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eize heure et quart. Matt bossait, Tyler était avec Derek, Elena sans doute avec Damon, et Bonnie avec Jérémy. Bref, j’étais seule et je n’avais rien à faire. Depuis le départ de Stefan, notre « bande » s’était un peu disloquée. Matt ne cessait de m’éviter, et ce comportement ne me laissait indifférente, j’en souffrais. Nous avions toujours été proches lui et moi, et cette séparation brutale m’était difficile à vivre. Mais je n’avais pas le droit de me laisser aller, surtout pas en ce moment. Elena avait besoin de moi et je ne pouvais pas la laisser tomber. Stefan avait aussi besoin de moi, même s’il ne voulait pas l’avouer. J’en étais certaine. Il n’était pas comme Klaus ou Damon, Stefan était quelqu’un de bien, malgré son passé. Il avait accepté de suivre Klaus uniquement pour sauver son abruti de frère. Je ne comprenais pas pourquoi il s’obstinait à veiller sur lui et à le protéger. Damon était assez grand pour prendre soin de lui, non ? Et après tous les coups bas qu’il lui avait fait, comment Stefan pouvait-il encore lui faire confiance ? Peut-être ne pouvais-je pas comprendre parce que je n’avais ni frère ni sœur, mais je savais que Damon n’était pas bon, ni pour Stefan, ni pour Elena. Et que ces deux-là soient aussi attachés à lui, ça me mettait hors de moi.

Je soupirai, pris mon sac et me dirigeai vers la porte. « ‘Man, je sors ! » Je n’attendis pas sa réponse et quittai la maison. Il était temps que quelqu’un fasse quelque chose. Je n’allais pas rester là les bras croisés, en attendant que Stefan se décide à revenir. Je savais qu’il était sous l’emprise de Klaus, mais ça n’avait pas non plus l’air de lui déplaire. Je ne comprenais pas pourquoi il ne se battait pas un peu plus, ne serait-ce que pour Elena. Soit. Si personne n’avait envie de se bouger un peu, moi j’allais le faire. Je lui devais énormément, il m’avait tout appris. Comment me nourrir, comment me contrôler, comment gérer ma force, comment canaliser mes émotions… Ca n’avait pas été facile mais il ne m’avait abandonné, il était resté auprès de moi, même quand j’avais dérapé. C’était mon tour à présent de l’aider, et de le ramener sur le droit chemin.

Au fil des semaines, avec l’aide d’Elena, Bonnie et un peu de Damon aussi, j’avais recueilli plusieurs informations susceptibles de retrouver Stefan. Mieux encore, j’avais une adresse. J’avais un peu peur d’être déçue, de m’être trompée, de retrouver un Stefan complètement différent de l’ancien. Je me doutais qu’il n’était plus comme avant, mais il était inconcevable pour moi que le Stefan que j’avais connu ait complètement disparu.

J’ouvris la portière de la voiture et me glissai derrière le volant, avant de commencer à rouler. Je savais pertinemment que ce que je faisais était dangereux. Je pouvais tomber sur Klaus au lieu de Stefan, et j’étais seule, désarmée. Bref, j’étais un peu en mission suicide. Klaus n’avait pas hésité à m’enlever pour m’utiliser lors de son rituel, et je savais que si Damon ne m’avait libérée, il m’aurait tuée sans remord. Alors si l’occasion de m’arracher le cœur se présentait de nouveau à lui, je ne doutais pas qu’il la saisirait. Mais j’étais prête à prendre ce risque pour revoir Stefan, lui parler, le convaincre de revenir pour Elena. Elle se rapprochait dangereusement de Damon, et je détestais ça. Il ne méritait pas ma meilleure amie, et Elena devait être avec Stefan. Ils étaient devenus le couple mythique du campus. Tous les garçons rêvaient de pouvoir un jour avoir dans leur lit une fille aussi superbe et exceptionnelle qu’Elena, et toutes les étudiantes rêvaient d’avoir un petit ami aussi beau, protecteur et mystérieux que Stefan. J’en avais rêvé aussi, quand j’étais humaine, d’ailleurs.

Le gps m’indiquait que j’étais bientôt arrivée, et l’adrénaline monta en moi, comme une flèche. J’étais nerveuse, peut-être un peu stressée. Je n’avais prévenu personne de ma petite expédition dans les enfers, car je savais que Tyler n’aurait jamais été d’accord, et qu’Elena aurait voulu venir. Et ça, non, je ne voulais pas qu’elle prenne de risques elle-aussi. J’éteignis le gps et me garai devant l’immense maison. Décidément, Stefan aimait toujours autant attirer l’attention. Je levai les yeux au ciel et sortit de la voiture. Le lieu était isolé, pas de voisin à l’horizon. « Super… » Je rangeai mes clefs dans mon sac et avançai jusqu’à la porte de la maison. Plus question de faire demi-tour. Si Stefan est là, j’entre et je lui récite mon super discours de la mort qui tue. Si ce n’est pas le cas, je m’excuse et m’en vais gentiment. Je pris une profonde inspiration puis frappai à la porte. Je n’eus qu’à attendre quelques secondes avant qu’on ne vienne m’ouvrir. Je relevai la tête et… « Oh… » Soit je m’étais trompée d’adresse, soit j’étais face à Klaus. Ou alors Stefan avait vraiment beaucoup changé ! Le jeune homme face à moi n’avait pas l’air bien méchant, au contraire, il était même plutôt séduisant. Mon regard se perdit dans le sien l’espace de quelques instants, mais je ne tardai pas à me ressaisir. Les psychopathes sont toujours charismatiques, non? « Hum, désolée, j’ai dû me tromper d’adresse… » Hors de question de rester là plus longtemps. De toute évidence, Stefan n’habitait pas là et même si cet homme me semblait tout à fait charmant, je n’avais aucune certitude qu’il n’était pas Klaus. J’étais certes un peu névrosée, mais pas totalement tarée non plus, je tenais à ma vie. Je reculai d’un pas, m’apprêtant à partir. Si j'avais été humaine, mon coeur aurait sans doute exploser tant j'avais peur. Malgré ma volonté de ne pas montrer ma peur, je ne quittais pas le jeune homme des yeux, guettant le moindre signe d’une potentielle attaque.

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